COVID 19 : Une autre réalité est possible
Une autre réalité est possible, oui ! Et c’est pour cela que aujourd’hui je vous propose un article un peu spécial. On ne va pas vous parler de tomates (et pourtant ce simple mot me fait pétiller les yeux et saliver !), ni de système hydroponique ou encore de solution nutritive.
Non, aujourd’hui je laisse mon amie Julie Sohier prendre la plume et nous partager ses réflexions sur la crise sanitaire que nous traversons. Nous avons beaucoup échangé à ce sujet ces dernières semaines, et ses propos m’ont nourri et enrichi. C’est pourquoi je lui ai demandé si elle était d’accord pour s’exprimer au travers de ce blog. Et bonne nouvelle, elle a dit oui 💍 !
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture. Prenez soin de vous, de vos proches et de notre précieuse planète.
Merci Julie pour ta confiance et ton partage !
Covid 19 : Une autre réalité est possible
Par Julie Sohier
Décisions individuelles et impact collectif
A l’annonce du confinement, beaucoup d’entre nous ont été saisis d’urgences claires, instinctives : le besoin de se sentir en sécurité, de manger et de s’assurer que ceux que l’on aime vont bien.
Certains ont fui immédiatement les grands centres urbains. Ils réaliseront sûrement plus tard que même si leur déplacement trouvait d’excellentes justifications à leur niveau, il a accéléré la propagation du virus sur le territoire national. Ces mouvements ont inévitablement ajouté de la pression dans des régions peu dotées en infrastructures hospitalières. Pourtant, à l’échelle individuelle, cela ne représentait que quelques heures de trajet pour se réfugier chez ses parents ou rejoindre sa maison secondaire. Comment pouvait-on avoir à l’esprit la gravité des conséquences d’un tel éparpillement ? Décidément, l’emboitement des décisions individuelles et leur impact collectif est flagrant. Sur un temps infiniment plus court, c’est toute la chaîne de cause à effet du réchauffement climatique qui semble jouer sa répétition générale.
Les premiers jours passent péniblement et la réalité du confinement souligne des évidences que l’on ne prenait plus le temps de savourer : le besoin de rire et de dédramatiser, le besoin d’être dehors et, surtout, le besoin de lien social.
Chacun oscille probablement entre le sentiment d’une contrainte énorme, une angoisse sourde pour soi-même et ses proches et la conscience grandissante que de très nombreuses personnes sont terriblement exposées. Il y a toujours « un pire » à regarder pour se soulager. Les soignants absolument, les forces de l’ordre, le personnel d’entretien, les caissiers, les livreurs, les personnes sans abris… La liste est longue.
Après avoir tout pensé sur le très court terme : se confiner avant demain midi / dévaliser le supermarché de PQ-pâtes-thon avant son voisin / vérifier dès ce soir qu’on a assez de doliprane pour tenir un siège… l’empressement et le besoin de s’organiser retombe. Grâce aux milliers de petites mains en coulisses, les rayons se remplissent nuit après nuit. A grand renfort de tweets de Michel Edouard Leclerc qui assure qu’il n’y aura pas de pénurie alimentaire en France, chacun finit par retrouver son calme et renonce finalement à dépenser son PEL en paquets de riz.
Vie (en) intérieur(e)
Certains matins, on se lève presque étonné. La crise sanitaire inimaginable il y quelques jours est devenue une réalité, un quotidien. L’état d’esprit a déjà changé, imperceptiblement. On se surprend à penser au-delà du week-end prochain. L’occasion de réaliser que les derniers jours ont été resserrés dans l’espace mais aussi dans le temps. Il y aura un lendemain à cette crise, c’est un début de soulagement. Un « après » dans lequel ce fameux PEL pourra trouver un usage plus ambitieux. Ce serait quoi d’ailleurs le meilleur usage pour ses économies ? La crise sanitaire a tout figé dans le présent, bousculé toutes les certitudes… Qu’est ce qui a le plus d’importance aujourd’hui ? Mes rêves d’hier ont-ils encore un sens ? Pourquoi avoir accumulé cet argent au final ?
La vie en intérieur est étrange et familière à la fois. Elle renvoie à soi-même, aux choix qui nous ont amené là. Les mêmes questions reviennent par vague.
On s’occupe en suivant une multitude de médias. Partout, des réactions pleines d’empathie et de reconnaissance : les messages de remerciements fusent sur les réseaux sociaux. Une grappe de commentaires frustrés les suivent de près « Les applaudissements à 20h c’est bien, mais ça ne suffit pas ! », « On se fait taper dessus depuis des mois et maintenant, nous sommes des héros. Pour l’instant, nous sommes de bons soldats, mais nous n’oublierons pas ! ». Les discussions prennent un tour politique. On hésite à suivre les statistiques sans cesse mises à jour ou à plonger dans la légèreté d’une série en ligne. On finit souvent par faire les deux à la fois.
Le temps s’étire, les journées se ressemblent. Au bout de quelques jours, une seconde pensée émerge, plus profonde. Au détour de 35 posts plus ou moins répétitifs, on finit par tomber sur des articles qui proposent une petite prise de recul bienvenue. Au-delà de l’impérieux besoin de renflouer le système de santé, deux idées se cristallisent et prennent progressivement de l’ampleur : (1) la nécessité de penser la transition écologique avec la même urgence et les mêmes moyens que l’effort colossal déployé pour cette épidémie et et (2) une remise en question profonde de l’utilité sociale de nos boulots.
Peut-être même qu’en réfléchissant bien, on pourrait articuler intelligemment les deux idées ?
De l’utilité
De lointaines réflexions affleurent alors… une envie ancienne masquée sous les couches du quotidien, usée par le rythme fou de nos vies professionnelles, un rêve repoussé par la peur de perdre en confort ou rattrapé par la contrainte financière. Le temps distendu du confinement leur redonne doucement de l’espace : est-ce que le fait d’être chez moi aujourd’hui n’est pas la confirmation de ce que je ressens depuis des années ? Cette gêne que je ne suis plus sûr(e) de devoir attribuer à l’ennui ou au surmenage… Mon boulot est-il indispensable ? Le peu que l’on a lu sur le concept de bullshit job de David Graeber nous revient inévitablement à l’esprit. Est-ce que cette conférence téléphonique va vraiment faire une différence ? Mon rôle n’est peut être pas essentiel, mais est-il au moins utile ?
C’est peut être le moment d’en profiter pour pousser la réflexion. Cela fait sûrement des années que vous y pensez déjà. Le confinement est une fenêtre improbable qui laisse entrevoir à notre société encore hébétée qu’une autre réalité est possible. Elle est même possible en moins d’une semaine.
On en avait l’intuition silencieuse. Il devient clair que l’organisation de la France aujourd’hui ne valorise pas suffisamment ceux qui sont au service des autres. La hiérarchie professionnelle communément acceptée par nos sociétés occidentales demande à être bousculée. On déconsidère depuis bien trop longtemps ceux qui nous nourrissent, nous éduquent, nous protègent ou nous soignent. Notre économie rémunère selon des critères déconnectés de ce qui devrait être au coeur de nos existences : l’homme et l’environnement.
Et si nos pensées individuelles cumulées, se traduisant en convictions, puis en actes pouvaient créer un impact massif et cette fois-ci, largement positif ?
Et si votre vocation profonde était beaucoup, beaucoup plus alignée avec les besoins de la transition écologique et solidaire que votre poste actuel ? Si elle vous amenait cette satisfaction que vous recherchez à tâtons dans des modes de consommation que vous trouvez dépassés ?
Peut-être que de voir valoriser des métiers jusqu’ici négligés vous redonnera du courage pour dépasser l’implacable vision française du succès professionnel. Aujourd’hui, alors que tout semble trembler, que nos existences se recentrent sur l’essentiel et que la vie nous apparaît dans toute sa fragilité, le besoin de changer nos modes de vie n’a jamais été aussi pressant. Nous savons que nous sommes tous concernés. Quel meilleur moment pour transformer ses réflexions en actions sur votre lieu de travail ? Pour certains d’entre nous, c’est peut-être enfin le moment de rassembler votre courage et de vous organiser pour pouvoir entamer cette formation de boulanger, d’agriculteur biologique ou d’instituteur dont vous rêvez depuis 5 ans. Si votre volonté est de faire un tournant vers l’économie à impact, je ne saurai trop vous recommander le programme On Purpose qui vous permettra d’allier performance professionnelle et recherche d’impact positif.
Il y aura un après crise.
Profitons-en pour mettre ce qui compte le plus au centre de nos décisions, quelle que soit la forme que cela prend pour vous. Si au coeur de ses réflexions chacun peut sortir un peu plus proche de son humanité, se mettre sur le chemin de ses envies profondes et protéger la richesse de notre environnement commun… ce sera une façon de contribuer à un système plus résilient et plus respirable pour tous. La prochaine crise ne pourra pas avoir le même impact.
genial esta nota la tendría que leer todo el mundo gracias gracias muchas gracias
Merci pour ce post inspirant et nous aspirant à la réflexion.