L’agroforesterie, ou l’art de réconcilier l’arbre et l’agriculture

Agroforesterie  •   Arbres  •  Agriculture

Passer un contrôle de la DRAAF - notre expérience

Bonjour à tous, ici Clémence !

Ah, l’arbre ! Quel plaisir de se balader dans la forêt, de s’appuyer contre un tronc pour lire son roman au parc, d’entendre les oiseaux gazouiller dans les branches… Je pense qu’on est tous d’accord là-dessus : c’est un petit bijou que la nature nous offre !

Eh bien, figurez-vous que cette merveille, en plus d’être extrêmement bénéfique pour notre bien-être (coucou les amateurs de sylvothérapie, oui oui faire des câlins aux arbres a été reconnu scientifiquement comme étant positif pour votre santé), constitue l’une de nos armes principales pour aller vers une agriculture plus vertueuse et durable.

Vous allez me dire, mais enfin Jammy, quel est le rapport avec le schmilblick ? L’agroforesterie, qu’est-ce que ça signifie ?
Je pensais savoir ce que c’était, mais en creusant le sujet pour cet article j’ai appris tellement de choses !  Je vous emmène avec moi pour une balade au cœur du monde passionnant de l’agroforesterie, une technique agricole millénaire fondée sur l’arbre, qui refait depuis peu surface dans notre agriculture occidentale, et qui gagne à être mieux comprise.

Définition : c’est quoi l’agroforesterie ? 🌾

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L’agroforesterie est définie comme un « mode d’occupation du sol associant une production agricole annuelle (culture, pâture) et une production sylvicole à long terme. » Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? Pour faire simple, on va combiner la présence d’arbres avec une culture ou un troupeau sur la même parcelle. Bref, on introduit des arbres au bout milieu d’un champ !

On retrouve dans ce mode de production, deux variantes : 

  • le sylvopastoralisme qui associe parcelles boisées et pâture, 
  • et l’agrosylviculture qui correspond à la gestion d’arbres forestiers avec des grandes cultures. 


Source : Agroforesterie, des arbres et des cultures, C. DUPRAZ, 2008

Pourquoi l’agroforesterie avait disparu ? Un peu d’histoire 🕰️

Comme je l’ai dit plus haut, l’agroforesterie est une technique ancestrale, qui est aujourd’hui mise de nouveau en avant.

En fait, l’utilisation de l’arbre en agriculture serait apparue au néolithique, comme l’affirme Patrick Mousset, ancien agent de l’ONF dans le podcast de France Bleu Gascogne. A l’époque, les populations grandissantes se sont mises à pratiquer la technique de l’abattis-brûlis, qui consiste à brûler une parcelle de forêt primaire pour cultiver sur les cendres et profiter des nombreux bénéfices qui en découlent. Ils laissaient ensuite à la forêt le temps de se régénérer, déplaçant régulièrement ces clairières.
Plus tard, ce sont les Romains qui utiliseront l’arbre pour cultiver leurs vignes en hautain, c’est-à-dire tutorées par un arbre.
On peut, plus récemment, mentionner les pré-vergers normands du XVIème siècle où l’on faisait pâturer les troupeaux sous les pommiers. 

A présent, je vous propose un petit saut dans le temps pour se situer aux alentours des années 1950 : au sortir de la guerre, il apparaît essentiel à la classe politique française de moderniser l’agriculture afin de redonner au pays une capacité d’autosuffisance alimentaire qu’il ne possédait plus. Notamment insufflée par l’accord Marshall signé avec les Etats-Unis, la campagne française va connaître une véritable modernisation et se tourner vers la mécanisation. Tracteurs, produits phytosanitaires et engrais chimiques entrent alors en jeu : les arbres sont alors considérés comme envahissants, car ne permettent pas le passage des machines. Ce système de culture est alors jugé obsolète.

Ce phénomène sera d’autant plus accentué par la loi Pisani en 1962, qui entraîne un grand remembrement dans les campagnes : moins d’agriculteurs, sur des surfaces toujours plus grandes.

Enfin, la PAC (Politique Agricole Commune) de 1992 considère que les surfaces agricoles arborées ne sont pas éligibles aux primes car l’arbre n’est pas un « produit » agricole ; cela ne fait qu’accroître le phénomène de défrichement déjà observable dans les campagnes. D’ailleurs, on y avait déjà fait allusion dans notre précédent article sur les haies (si si on vous jure, c’est hyper stylé les haies !).

Tous ces changements ont été effectués pour répondre aux défis que rencontrait la population française à l’après-guerre : produire assez pour nourrir toute la population, et à bas prix pour être accessible à tous. Loin de moi l’idée de jeter la pierre à nos aînés, qui ont agi selon ce qu’ils estimaient être le meilleur pour tous.

Cependant, les agriculteurs perçoivent aujourd’hui les limites de ce défrichement : érosion des sols, baisse de la matière organique des sols en grandes cultures, perte de biodiversité, sont autant d’exemples de ces limites. Face à ces enjeux agronomiques, de nouvelles alternatives au modèle agricole actuel se développent. C’est ainsi que l’agroforesterie a progressivement refait surface. 

Source : cours de TAISNE E., responsable développement – coordinateur de formation à Junia ISA Lille, 2020

Ça peut vraiment fonctionner ? 🧐

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Vous vous demandez sûrement : « comment ça peut fonctionner ? Un arbre en plein champ, ça ne serait pas synonyme de galère à tout va ?”


De prime abord, c’est ce qu’il en paraît. Par exemple, on peut se faire la remarque suivante : “l’arbre va faire plein d’ombre sur mes cultures, et rien ne va pousser !”

En fait, un système agroforestier conçu et entretenu intelligemment a été pensé pour répondre à ces contraintes, et ne pas en souffrir. Il a ainsi été prouvé qu’un système agroforestier savamment réfléchi mélangeant grandes cultures et arbres peut permettre jusqu’à 40% de gain de productivité ! Évidemment, cela n’est pas le cas pour tous les systèmes agroforestiers : celui-ci doit avoir été bien étudié en amont et doit bénéficier d’un suivi très rigoureux, ainsi que de bonnes conditions de développement.  

Donc, pour répondre à la question sur l’ombre produite par les arbres : l’accès à la lumière étant primordial pour le développement des cultures, les agriculteurs plantent les arbres en utilisant la rotation du soleil. Comme le soleil suit une trajectoire qui va d’est en ouest, ils vont privilégier une orientation nord-sud, afin qu’au fil des heures, la quantité de lumière reçue par toutes les cultures soit sensiblement la même. En plein zénith, aucune ombre ne vient obscurcir le champ : seule la bordure gauche reçoit un peu d’ombre le matin, et la droite le soir.

D’autres questions ont pu vous traverser l’esprit, telles que : “les racines, elles ne vont pas envahir l’espace dédié aux plantes ?
Ici c’est pareil, tout a été réfléchi : pour empêcher ce désagrément, il est conseillé de laisser une espace d’un mètre de couverture végétale entre les arbres et la culture : c’est dans ce mètre uniquement, que la racine va se développer à un niveau superficiel. En maintenant un couvert permanent, et en n’arrosant pas les 3 premières années, on oblige les racines à aller s’ancrer en profondeur pour chercher leurs nutriments. Ainsi, elles ne sont pas en concurrence avec les plantes pour l’accès aux ressources, car elles se développent en profondeur, à un niveau du sol bien plus bas que la culture. 

Bref, vous avez saisi l’idée :  si le système est bien réfléchi et entretenu, alors les inconvénients que l’on peut trouver de prime abord ne tiennent plus. Pour cela, un guide technique de l’agroforesterie a été rédigé, mettant en lumière les points qu’il est nécessaire de maîtriser.

Source : Qu’est-ce que l’agroforesterie, CDA, 2021

Bon, et maintenant qu’on sait que ça peut fonctionner et que ça peut augmenter le rendement… Comment ça marche ?

Le principe de l’agroforesterie 🌳

Puisqu’une image vaut mille mots, je vous ai fait un petit schéma pas piqué des hannetons pour que vous compreniez un peu mieux ! (Notez au passage ce talent caché, si l’un de vous cherche une graphiste je suis là)

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Il est important de noter que chaque système agroforestier est unique, car il s’adapte complètement à l’exploitation agricole dans lequel il s’intègre. On ne choisira pas les mêmes arbres, et ils ne seront pas disposés de la même façon, pour un producteur de céréales des Hauts-de-France et un éleveur de poules situés dans le Gers ! Il est donc nécessaire de prendre en compte les besoins et désirs de l’agriculteur.. Quelles sont ses productions ? combien de temps est-il prêt à investir dans cette activité ? Que souhaite-t-il faire avec ses arbres, et surtout pourquoi veut-il mettre en place de l’agroforesterie ?

Une fois qu’on a tous ces éléments en tête, on peut alors lui proposer un système agroforestier adapté.
C’est pour cela que le métier de conseiller en agroforesterie est super diversifié et toujours plein de nouveautés ! Celui-ci permet de mettre en pratique cette technique agricole aux multiples bénéfices, tous plus intéressants les uns que les autres.


Oui, car on arrive au point que vous attendiez tous : quels sont les bénéfices concrets de l’agroforesterie ? C’est bien beau tout ça, mais quel intérêt à s’embêter avec tous ces arbres ?

Et bien, vous allez voir, les avantages sont multiples et pas des moindres ! C’est assez fascinant de voir tous les impacts qu’un arbre peut entraîner. Voici une petite liste pour en faire un rapide tour.

Bénéfices agroécologiques de l’agroforesterie 🐝

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On commence par ce plan-là, et il est de taille tant les défis auxquels il fait face sont nombreux ! Les bénéfices les plus notables consistent en :

  • l’enrichissement du sol en éléments minéraux nécessaires au bon développement des cultures, car ceux-ci sont puisés par les racines en profondeur (plus besoin d’engrais de synthèse et de la pollution nitrique qu’ils entraînent !)
  • l’augmentation de la matière organique du sol par la chute des feuilles (huum, du bon humus pour les plantes, comme le compost que vous faites chez vous)
  • la limitation de l’érosion des sols (perte des sols due au ruissellement de l’eau ou du vent qui entraîne avec eux le sol). Cette destruction des sols est l’un des défis majeurs auxquels fait face notre agriculture : par ses racines, l’arbre participe à stopper cette dégradation.
  • la décompaction des sols : les racines de l’arbre vont créer des pores d’aérations dans le sol, permettant à la vie qui s’y trouvent de reprendre place et de respirer
  • le retour d’une zone de biodiversité, ce qui permet entre-autre de bénéficier d’auxiliaires de cultures (les insectes qui sont nos amis contre les ravageurs des cultures, comme la coccinelle !)
  • l’apparition de zones d’ombre et de protection pour les animaux en pâturage (et donc l’amélioration du bien-être animal)
  • et le stockage de davantage de carbone sur la parcelle (un avantage indéniable dans la lutte contre le dérèglement climatique !)

Source : Famine au Sud, Malbouffe au Nord, Marc Dufumier, 2012

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 Source : © Les planteurs volontaires (2015)

Bénéfices économiques 💸

Et oui, cette dimension essentielle à la bonne santé d’une exploitation est aussi impactée.

Cela est notamment dû à :

  • une baisse des intrants achetés pour les cultures (grâce aux apports nutritifs des arbres dans le sol) ainsi que des pesticides
  • une réduction de l’achat des pesticides (grâce aux auxiliaires de culture notamment)
  • une diversification de la production par les arbres (fruitiers ou à bois) et donc un revenu supplémentaire
  • une possible valorisation de la démarche par les aides de la PAC et le projet “Bas Carbone” qui rémunère les initiatives de stockage de carbone

Bénéfices au niveau social et psychoaffectif 🤝

agroforesterie : arbres et agriculture

Cette dimension n’est pas à négliger, car elle constitue souvent l’élément déclencheur à l’installation de l’agroforesterie.

On observe principalement ces avantages : 

  • une meilleure intégration dans le paysage et une amélioration esthétique du cadre de travail
  • une limitation des nuisances sonores et des déchets venants de la route
  • une amélioration de l’image de l’exploitation pour les riverains
  • une réduction du temps de travail pour les cultures qui bénéficient des apports de l’arbre
  • une volonté de transmettre une exploitation viable et durable au repreneur

     

Alors, c’est pas dingue tous ces bénéfices que peut apporter un arbre présent dans un champ ?? Et encore, je ne les ai pas tous énumérés, car l’agroforesterie n’a pas fini de nous livrer ses secrets. En tout cas, moi, je trouve ça incroyable ! Ça me donne trop envie d’aller planter des arbres partout.

Mais alors, si c’est si chouette, pourquoi ce n’est pas plus démocratisé ? C’est vrai ça, on n’entend pas parler d’agroforesterie à tous les coins de rue. L’explication se trouve sûrement dans le temps que prend un arbre à pousser.

Source :  L’agroforesterie en 10 questions, Association Française d’Agroforesterie, 2014

Une technique qui prend du temps

Je ne vous apprends rien : un arbre a besoin de nombreuses années pour se développer. Pour certains arbres, comme le tilleul, on parle d’une dizaine d’années pour qu’il puisse être pleinement valorisé économiquement. Mais d’autres peuvent nécessiter jusqu’à 50 ans ! C’est le cas notamment du chêne, qui est très plébiscité en agroforesterie, notamment pour en faire du bois d’œuvre (destiné aux meubles).

Et la, on comprend mieux : même si, avant leur maturité finale, ces arbres sont déjà très bénéfiques sur les plans agro-écologiques et sociaux et peuvent tout de même être valorisés économiquement (par exemple par des copeaux de bois issus des tailles ou la production de fruits), il est difficile pour un agriculteur de se projeter aussi loin alors qu’il doit au quotidien assurer une rentabilité financière sur son exploitation.


Planter les arbres, les entretenir, perdre de la surface de culture et donc du rendement sur le court terme (l’augmentation de rendement arrivera par la suite, avec le développement des arbres), changer sa façon de travailler, cela demande à l’agriculteur de nombreux efforts et investissements. C’est surtout pour les générations futures que ces arbres sont plantés, car c’est véritablement au repreneur de la ferme qu’ils bénéficieront. L’agriculteur Jack de Lozzo le met bien en avant dans ce témoignage livré à la Voix des Oasis, sous forme de podcast.

Il est primordial de saisir cette notion : l’agroforesterie est une pratique extrêmement vertueuse, mais qui se pense sur le long terme. Dans une société où nous sommes focalisés sur la rentabilité immédiate, il reste encore complexe pour elle de se faire une place dans le monde agricole : on estime que plus de la moitié des agriculteurs en Hauts-de-France ne connaissent pas l’agroforesterie. (enquête réalisée par l’association des Planteurs Volontaires en 2019).

Heureusement de nombreuses aides, économiques et techniques, sont mises en place par les institutions européennes et gouvernementales pour participer à son développement et aider les agriculteurs à franchir le pas. A nous également de faire passer le mot pour faire connaître davantage cette pratique vertueuse et pleine de promesses, qui a de beaux jours devant elle !

Témoignage d’un agriculteur agroforestier 💬

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Source : biocascogne

Pour se rendre vraiment compte de ce que tout ça représente sur le terrain, on a posé quelques questions à Tanguy Meliet, agriculteur pratiquant l’agroforesterie à Lagraulet-du-Gers. Merci beaucoup à lui de nous avoir livré son témoignage !

          Depuis quand faites-vous de l’agroforesterie ?

Depuis 15 ans. A l’époque on a commencé par 25 hectares, puis on a augmenté la surface en agroforesterie : aujourd’hui on en est à une centaine d’hectares environ sur notre ferme.

          Sur quels types de culture ?

On travaille en grandes cultures, comme les lentilles ou les tournesols par exemple, avec de l’agroforesterie pure : c’est-à-dire du bois d’œuvre (chêne, noyer…), planté tous les 8 m sur des rangés. Entre les rangées, on laisse 24 m d’espace pour que les outils puissent passer. Les essences d’arbres choisies sont diverses, pour que ça ne soit jamais déboisé : le but est de couper les arbres au fur à mesure, et de les replanter pour qu’il y ait toujours des arbres sur la parcelle. Ces arbres-là seront valorisés économiquement dans 30 à 50 ans.

On travaille aussi sur des vignes, mais pas de la même façon : ce sont des haies et des arbres fruitiers sauvages que l’on trouve. Ici ce n’est pas la valorisation d’arbre qui est recherchée : les arbres sont essentiellement plantés pour ramener de la biodiversité, et recréer un écosystème sur les parcelles afin que les auxiliaires de culture reprennent leur place.

          Pourquoi vous êtes-vous mis à faire de l’agroforesterie ?

C’est d’abord idéologique, car sur la ferme on est en bio : ça fait 34 ans que mes parents y sont passés, et on est aussi engagés en biodynamie.

Dans nos régions, on a des problèmes d’érosion et de perte de sol, même avec les couverts végétaux. C’est un premier point sur lequel l’agroforesterie apparaît comme une solution, car elle permet de réduire cette érosion : on observe moins de glissement de sol.
Ensuite, ça fait partie du paysage, ça le rend plus beau.

C’est mon père qui a commencé avant, et je continue car j’observe de gros soucis en agriculture. Il faut en être conscient : on a tué toute la biodiversité, et ça entraîne de gros problèmes. Par exemple, cette année, il y a eu une invasion de pucerons dans le sud-ouest, et toutes les lentilles y sont passées. En revanche, sur les toutes petites parcelles qui se trouvaient en plein milieu des bois, il n’y a pas eu de souci. On se rend vraiment compte qu’on a besoin de cette vie pour recréer un écosystème équilibré. Chaque espèce a son intérêt pour maintenir cet équilibre, et l’agroforesterie permet ça.

          Quels autres avantages trouvez-vous à l’agroforesterie ?

Sur la vigne, je mets des haies brise-vent tout autour et des arbres et haies tous les 10 rangs de vignes : je commence à voir un microclimat qui s’installe, un peu moins froid l’hiver et moins chaud l’été. Il y a également moins de vent et de stress sur la plante.

On n’a pas encore d’augmentation de rendement, car nos arbres sont trop jeunes. L’agroforesterie, ça se pense vraiment sur le long terme : c’est une prise de conscience du tournant écologique qui est en train de se passer, notamment en termes d’eau qui nous manque de plus en plus. L’arbre permet de ramener cette eau sur nos surfaces agricoles.

          Est-ce que vous observez des inconvénients, comme des pertes de rendement ?

Non, on ne voit pas d’inconvénient spécifique à l’agroforesterie.
La plantation ne nous coûte rien, car elle est subventionnée par les aides de l’Etat, comme le dossier pour le reboisement de la France par exemple.

Sur les grandes cultures, autre la perte de surface due aux arbres plantés, on n’observe pas de perte de rendement. Ça arrivera peut-être sur les 5-6 dernières années de l’arbre qui fera de l’ombre sur les cultures, mais cela sera compensé par la vente du bois.
Les agriculteurs qui ont coupé les arbres sur leurs parcelles te diront que rien ne pousse à côté du chêne : c’est vrai, car ce chêne était là avant eux. En revanche, comme on a planté nous nos arbres, on les a tout de suite travaillés avec des outils à pointe qui descendent profond, pour qu’ils aillent s’enraciner en profondeur. Là, ils ne font pas de concurrence avec les cultures.

Au niveau du temps de travail, planter se fait assez rapidement et la taille prend un peu plus de temps, mais les employés travaillant sur les vignes à temps plein s’en occupent quand ils ne sont pas occupés.
C’est peut-être un peu plus contraignant car il faut manœuvrer les machines, mais on n’y perd pas de temps.

          Et comment pensez-vous évoluer ?

On souhaite planter plus d’arbres. Maintenant, toutes les parcelles que je plante en vignes, j’y ajoute des haies. Je pense vraiment que, même si un jour je vends mes vignes, ça sera une valeur ajoutée. L’État va de plus en plus valoriser cette pratique, car il faut trouver des solutions aux problèmes que rencontrent l’agriculture moderne. 

Le lien vers l’entreprise de M. Meliet, producteur de céréales et légumes secs en agriculture biologique dans le Gers :  http://biogascogne.com/

 

Conclusion

agroforesterie : arbres et agriculture

Je te remercie d’avoir lu jusqu’au bout !

C’est vraiment un plaisir de savoir que cet article a permis de te transmettre mes quelques connaissances en la matière.

Évidemment je ne suis pas une pro, alors si le sujet t’intéresse et que tu veux en savoir plus, je ne peux que te recommander l’excellent livre de C. DUPRAZ : Agroforesterie, des arbres et des cultures, qui reste à ce jour LA référence française sur l’agroforesterie. 

 

Et si tu es venu.e jusqu’ici commente le mot “tronc” sur notre prochaine vidéo ! 🙂

Sources 📖

Livre Agroforesterie, des arbres et des cultures, C. DUPRAZ, 2008, éditions France Agricole

Livre Famine au Sud, malbouffe au Nord : comment le bio peut nous sauver, M. DUFUMIER, 2012, éditions Nil.

Interview de Patrick Mousset par France Bleu Landes, 4 avril 2017. L’histoire de l’agroforesterie, apparue à l’époque du néolithique (francebleu.fr)

Podcast L’agroforesterie vue par Jack de Lozzo, la Voix des Oasis, 2021. https://open.spotify.com/episode/1F2k0kNVIoDpeVXYtFF4VZ?si=2wX6HHrzSnea-ZL6b3hfvA&dl_branch=1

Fiche L’agroforesterie en 10 questions, Association Française d’Agroforesterie, 2014. fiche-AFAF-agroforesterie-filiere-Maraichage.pdf

Fiche de Guide technique PAGESA, Ministère de l’agriculture et de l’alimentation & Association arbre et haie champêtres, 2009. https://www.agroforesterie.fr/PAGESA.pdf

Pour aller plus loin 🌱

Je te conseille le film Agroforesterie, enjeux et perspectives réalisé en 2 parties par AGROOF scop, disponible en 2 parties sur Youtube. Ce court film t’immerge dans une exploitation agroforestière fictive, dont tu suis année après année les évolutions. Tu peux ainsi comprendre les enjeux qui se cachent derrière cette pratique, et le possible horizon qui se dessine devant elle !

Voici son lien : (19) AGROFORESTERIE enjeux et perspectives – PARTIE 1  – YouTube

AGROOF est un bureau d’études situé dans le Gard, en Occitanie. Cette Société Coopérative et Participative est spécialisée depuis 2000 dans l’étude et le développement des systèmes agroforestiers en France.

Tu peux aussi aller écouter ces deux épisodes du podcast Poids Plume animé par Charlotte et Alexandre de Oiseau Bondissant

M E R C I

CLÉMENCE

Stagiaire chez Les Sourciers, 2021

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