Nos conseils pour planter ses fraisiers et obtenir une belle récolte
Les fraises sont des incontournables du jardin et de la production fruitière et qu’on soit jardinier débutant ou maraîcher professionnel, on se demande toujours comment optimiser sa plantation de fraisiers pour avoir la plus belle des récoltes.
👩 : « Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui a les plus belles fraises de France… »
🪞 : « Ceux qui suivent les conseils des Sourciers. »
Il a trop raison ce miroir ! Allé, c’est parti : dans cet article, je vais vous aider à réussir votre culture de fraise, que ce soit en terre ou en hydroponie (oui, ces beautés poussent aussi les pieds dans l’eau ! 🩵)
#1 : Choisir les variétés de fraises adaptées
Le choix de la variété est important pour adapter votre culture à votre environnement, à vos préférences gustatives et à votre projet (en terre ou en hydroponie). Et puis aussi, c’est fun de découvrir des nouveautés ! 😍
- Pour les débutant·e·s : les fraisiers remontants comme la Mara des Bois ou la Clery sont parfaits. Ils produisent plusieurs fois dans l’année et sont assez résistants.
- Pour les connaisseurs·euses : pourquoi ne pas essayez des variétés anciennes ou gourmet comme l’Anabelle ou la Charlotte ? Elles demandent plus d’attention mais leurs saveurs uniques valent l’effort !
En hydro : des variétés compactes et productives comme la Albion ou la Seascape sont idéales pour les systèmes hydroponiques !
#2 : Choisir son support de culture
Que vous cultiviez en terre ou en hydroponie, le support de culture de vos fraises est la base de votre réussite.
- En terre : les fraisiers adorent un sol riche, bien drainé et légèrement acide (pH entre 5,5 et 6,5). Ameublissez la terre sur une profondeur d’au moins 30 cm pour favoriser le drainage car les racines des fraisiers redoutent l’eau stagnante. Ajoutez du compost bien décomposé et du paillis pour garder l’humidité et éviter les mauvaises herbes.
- En hydroponie : utilisez un substrat inerte comme la fibre de coco ou des billes d’argile. Ces supports permettent une excellente aération des racines et un contrôle précis de la nutrition.
Comment choisir entre terre ou hydroponie pour la culture de fraises ?
Cela va dépendre de vous et de votre environnement : dans quel climat souhaitez-vous lancer votre production de fraises ? Avez-vous accès à la terre ? Si oui, est-elle de bonne qualité ? Préférez-vous travailler à hauteur d’homme ou au sol ? À quel système d’irrigation avez-vous accès ? De quelle ressource en eau disposez-vous ? Etc. Comme souvent, il n’y a pas UNE réponse universelle mais des projets individuels and I think it’s beautiful ! 🌈
Pour vous aider dans votre réflexion, on vous a concocté une petite vidéo :
#3 : De quel type de plants partir ?
Une fois que vous avez choisi la (ou les, parce-que yolo, on est là pour tester) variété que vous désirez planter ainsi que votre support de culture, il faut décider à partir de quel type de plant vous allez démarrer dans la culture de fraise.
- À partir de graines : même si ça parait intuitif, on ne vous recommande pas de partir de graines car c’est long et le taux de réussite est vraiment faible. #lamisere
- À partir de stolons : le stolon est une tige aérienne qui part de votre plant de fraisier mère et qui va donner naissance à un nouveau pied (voir schéma ci-dessus). On le récupère directement depuis le plant mère. Il convient très bien à la culture en terre. En hydroponie, comme c’est extrêmement facile de faire des boutures, c’est une méthode largement utilisée pour démultiplier ses plants de fraisiers.
- À partir de plants frigo : c’est la méthode la plus utilisée par les professionnel·le·s car elle permet les meilleurs rendements (pour les particuliers c’est plus compliqué de trouver des plants frigo en petite quantité). Ce sont des plants qui sont arrachés pendant le repos végétatif de la plante, triés puis stockés au frigo jusqu’à la mise en culture. L’avantage est que ces plants dorment, on les réveille pile poil à la bonne saison.😴 Il existe différents types de frigo pour cette méthode utilisée à la fois par les producteurs de fraises en plein champ et en culture hors sol : frigo A, A+ ou B.
- À partir de racine nue : ce sont des plants sans substrats, les racines sont à nues. Une culture en racine nues de variété non remontante va produire à N+1 avec des rendement extraordinaires. La première année les plants ne produisent quasiment rien et la seconde année c’est de la folie ! 🚀 Ça convient bien à la terre et en hydro c’est I-DÉ-AL pour la culture en bille d’argile car les racines, lavées, sont déjà prêtes à être transplantées. Yes, une étape gagnée !
- À partir de plants mottes (trayplant) : ce sont des plants issus de stolons repiqués en motte en été. Ils sont ensuite triés à la fin de l’automne, puis stockés au frigo. Ces plants sont vendus avec la motte car le volume racinaire est plus élevé. Il existe deux types de plants en motte : le Trayplant ou mini-tray. Le volume racinaire du Trayplant est généralement deux fois plus volumineux que celui du mini-tray. Cela permet d’obtenir un gros potentiel de rendement l’année de la plantation, par contre ce sont des plants qui ne se gardent pas d’une année sur l’autre il faut arracher et replanter chaque année.
- À partir de waiting bed : une autre technique de pro. Ce sont des plants en racines nues issus de plants frais ou de mottes fraîches, repiqués et débutés en pépinières pleine terre. Ils sont ensuite arrachés en décembre après arrêt végétatif, puis triés et stockés au frigo.Ce type de plant permet d’obtenir un gros potentiel de rendement l’année de plantation. C’est utilisé quand on veut programmer au millimètre ses dates de production et les volumes de production. On les utilise en pleine terre et en culture hors sol. C’est plus économique que le Tray plant, pour les plantations précoces.
- À partir de graines : même si ça parait intuitif, on ne vous recommande pas de partir de graines car c’est long et le taux de réussite est vraiment faible. #lamisere
ASTUCES
Voici nos préconisation pour une culture en hydroponie :
- Pour les débutant·e·s, si vous utilisez des billes d’argile, on vous conseille les plants en racine nues. Si vous partez sur du substrat de coco, on vous recommande les plants mottes. Évidemment si vous avez la possibilité de récupérer les stolons c’est idéal !
- Pour les pros, on conseille plutôt les plants frigo. Quand on achète plusieurs milliers de fraisiers, la dimension économique rentre en ligne de compte pour choisir. Dans notre formation en ligne sur la culture de fraise en hors sol, on vous partage tous les détails de productivité et de tarif pour prendre des décisions vous permettant de monter une fraisiculture rentable et durable.
#4 : Maîtriser l’arrosage et la nutrition
Les fraisiers sont gourmands en eau et en nutriments, mais un excès peut leur être fatal. ☠️
- En terre : arrosez régulièrement, surtout pendant la floraison et la fructification, mais évitez de mouiller les feuilles pour prévenir les maladies fongiques. Un arrosage au pied est idéal. Il faut qu’il soit humide en permanence car la fraise perd de la masse racinaire tout au long de sa vie, il faut donc l’inciter à faire de la racine au maximum. Misez sur un sol léger, riche en humus et bien drainé. Niveau fertilisation, c’est possible d’ajouter du compost ou du fumier pour la booster. Il faut savoir que la fraise est très sensible à la chlorose 🤕, il est conseillé d’ajouter du fer assez régulièrement selon le type de sol.
- En hydroponie : la solution nutritive est votre meilleure alliée ! Utilisez un mélange spécifique pour répondre aux besoins des fraisiers en fonction de leur stade de croissance (par exemple, riche en potassium et en phosphore pendant la phase de fructification). Maintenez un pH entre 5,8 et 6,2 et n’oubliez pas ce qu’on vous dit tout le temps sur notre chaîne Youtube : une bonne oxygénation de l’eau = une absorption optimale des nutriments !
ASTUCE
En hydroponie, les professionnels se tournent généralement vers des systèmes de goutte-à-goutte en fertirrigation, mais vous pouvez en cultiver dans tous les systèmes hydroponiques, même en tour verticale (c‘est le meilleur truc du monde ça : les fraises sont suspendues en l’air face à vous, elles se jettent littéralement dans vos mains : manges-moi !!!)
Si vous ne maitrisez pas encore toutes les notions (pH, EC, oxygénation…) peut-être que notre formation « hydroponie chez soi » peut vous intéresser pour débuter tranquillement.
Par contre si vous voulez vous lancer professionnellement dans la culture de fraise, alors nous avons exactement ce qu’il vous faut ! ✨ Notre formation “Produire des fraises” est parfaite pour maitriser le sujet à fond.
#5 : Optimiser l’exposition à la lumière
Bien qu’il s’agisse de plantes de climat froid, la lumière est essentielle pour la croissance et la fructification des fraisiers.💡On veut de jolis fruits rouges, pas des endives ! Du coup, voici quelques conseils pour une luminosité au top, que vous cultiviez dehors ou dedans !
- En extérieur : choisissez un emplacement ensoleillé, avec au moins 6 heures de lumière directe par jour. Si vous cultivez en pot et si vous avez le temps (chanceux·euse), n’hésitez pas à jouer les tournesols en déplaçant vos plants pour suivre le soleil !🌻 Mais attention, même si les fraisiers adorent la lumière, dans les régions très chaudes il est nécessaire d’avoir un peu d’ombre l’après-midi peut les protéger de la surchauffe. C’est délicat ces petites choses.
- Sous serre : positionnez votre serre dans un endroit bien exposé, idéalement orientée nord-sud pour une répartition homogène de la lumière. Disposez les variétés remontantes en plein soleil et les non-remontantes dans des zones légèrement ombragées aux heures les plus chaudes. Dans l’hémisphère nord, privilégiez un ensoleillement maximal en plaçant l’ouverture de la serre vers le sud. On ne vous oublie pas les fraisiculteur·trice·s du sud : à l’inverse, dans l’hémisphère sud, orientez votre serre vers le nord.
#6 : Protégez vos fraisiers des maladies et des ravageurs
Les fraisiers sont des plantes plutôt fragiles, sensibles à plusieurs pathologies (oïdium, botrytis) et aux nuisibles (pucerons, acariens). En terre comme en hydro, un plante fragilisée va beaucoup plus attirer les maladies et prédateurs, c’est un cercle vicieux donc voici quelques tips pour garder vos plantes en bonne santé ! Docteur Marion à la rescousse !👩⚕️
- En terre : paillez le sol pour éviter que les fruits ne touchent la terre et pourrissent. Faites des traitements préventifs en appliquant des purins végétaux (orties, prêle). Surveillez vos plants pour détecter le plus tôt possible les maladies et réagir avant que la situation n’empire. En cas de maladies fongiques (comme l’oïdium), traitez avec des fongicides naturels à base de bicarbonate de soude ou de lait. Pour lutter contre les oiseaux, vous pouvez mettre des filets. Pour lutter contre les limaces, vous pouvez… passer à l’hydroponie ! 😆 Vraiment ces bêtes là, c’est des terreurs, on est bien content que nos plantations soient en hauteur.
- En hydroponie : de votre bonne gestion du climat et de votre fertilisation dépendra la santé de vos plantes. Gardez aussi un environnement de travail et des outils propres. Une plante bien taillée bénéficiera d’une meilleure ventilation (on vous montre avec précision les gestes à effectuer dans notre formation en ligne). Si vous utilisez un système de nutrition en circuit fermé, assurez-vous que l’eau est bien oxygénée pour éviter les problèmes de racines asphyxiées. En prévention vous pouvez faire de la Protection Biologique Intégrée (PBI), en introduisant des insectes qui feront passer un sale quart d’heure à vos ravageurs. On a un chapitre sur ce sujet dans notre formation microferme… Ça vous passe l’envie d’être un ravageur croyez-moi ! 🤯
ASTUCE
On vous partage 5 principes (détaillés dans la formation “produire des fraises”) qui font la différence :
- Ne luttez pas seul·e, des solutions et experts existent (ex : Koppert) J’ai l’impression d’animer une réunion des alcooliques anonymes.😅
- Faites de la prévention pour détecter les problèmes tôt.
- Connaissez les périodes de pression.
- Adaptez le conditionnement à votre besoin.
- Pensez aux plantes refuges et cultures annexes.
Les dernières étapes seront la récolte, le conditionnement et la commercialisation de vos fraises. Là encore, il y a de nombreuses points à aborder : à quel moment récolter vos fraises pour qu’elles soient délicieuses mais ne perdent pas de leur superbe avant d’arriver à la bouche du consommateur ? Quelles sont les meilleures conditions de stockage ? Comment transporter vos fraises sans en faire de la purée ? (Quoi que, c’est très bon la purée de fraises…) Est-il possible d’obtenir le label bio en hydroponie ?
On répond à toutes vos questions dans notre formation dédiée à la production de fraise en hydroponie !

MARION
Maraîchère et formatrice