Stocker et conserver ses récoltes pour une autonomie durable
Comme tu le sais peut-être, on a (bien galéré 🥲) et déménagé notre serre il y a quelques années déjà. On a profité de ce grand changement pour inclure dès le départ une zone de potager dans nos plans. Car même si faire pousser des magnifiques et délicieux légumes, fleurs et herbes aromatiques dans l’eau , c’est le cœur même des Sourciers, nous restons des éternels curieux et on avait envie d’expérimenter le jardinage dans un potager… en pleine terre, on est des fouuuus (ça me fait penser à cette vidéo, je me marre toute seule 😂). Et puis soyons honnêtes, faire pousser des patates dans un système hydro, c’est possible mais est-ce qu’on aime les problèmes à ce point-là ? Non.
Années après années, nos récoltes se suivent et ne se ressemblent pas. On a de franches réussites et de beaux loupés… on apprend quoi ! Un sujet qui nous a bien occupé : savoir comment conserver nos récoltes. Parce-que c’est bien beau de s’émerveiller devant ces bébés butternut qui arrivent mais après, faut les stocker pour s’en régaler tout l’hiver !
Voici donc un récap simple et pratique pour stocker et conserver tes récoltes du jardin le plus longtemps possible, sans t’encombrer de techniques méga compliquées (on t’aime le séchoir solaire mais comment dire… 🫠) ou de matériel hors de prix. On va passer en revue plusieurs méthodes, selon le type de récolte que tu veux garder.
#1 : Les légumes racines
L’idéal pour les conserver :
Dans une cave, tempérée (entre 0 et 10°C), humide mais bien ventilée. Tu n’as pas de cave ? Mets ta cagette dans un garage non chauffé ou sur un balcon à l’abri des intempéries et du soleil.
En bac de sable, c’est aussi possible. On enterre les légumes (sans les laver) dans du sable légèrement humide, dans un bac ou une caisse en bois.
Le top du top c’est cette chambre froide passive :
On évite :
De laver ses légumes avant stockage : la terre protège naturellement et l’humidité risquerait de les faire moisir (expérience vécue, on était dégouté) ! Et je te déconseille aussi de couper les racines ou les pointes : ça fait pourrir plus vite.
Le cas particulier de la pomme de terre :
La patate, c’est vraiment THE légume à tout faire, je l’adore (et tellement plus simple à cultiver que mon légume préf number one, l’asperge 😅 quelle misère à faire pousser ça, on en reparlera).
DONC, revenons à nos patates : elles seront heureuses dans un endroit frais mais pas froid (à plus de 4°C) et dans le noir pour éviter qu’elles ne verdissent. On évite aussi le réfrigérateur, où il fait trop froid pour elles et qui change leur goût. Tu peux les stocker dans des cagettes, caisses en bois ou sacs en toile de jute (faut juste que ça respire !)
#2 : Les légumes « secs » (type oignons, ail, échalotes,…)
L’idéal pour les conserver :
Fais-les sécher quelques semaines après la récolte, dans un endroit aéré, à l’abri du soleil direct.
Ensuite, stocke-les dans des cagettes ou suspends-les en tresses dans toute la maison (ça fait une déco tendance rustique-chic et ça fait fuir les vampires 😆).
On évite :
Les sacs plastiques ou les boîtes fermées qui retiennent l’humidité : un bon gage de pourriture ! Et ne les entasse pas trop non plus.

#3 : Le cas de la tomate
L’idéal pour les conserver :
Sur le court terme, garde-les à l’envers sur un linge sec, à l’abri du soleil, petite queue vers le bas. Le réfrigérateur est à éviter car il leur fait perdre leur parfum !
Pour une conservation longue, il faudra faire des conserves (coulis, tomates entières, séchées ou confites). 🍅 Tu trouveras sur notre chaine youtube un tuto pour faire des tomates séchées et un tuto pour faire son ketchup maison.
On évite :
Si tu prévois de les manger rapidement (ce que tu devrais indubitablement faire, quand c’est la saison il faut en profiter à fond !) je me répète mais NE LES METS PAS au réfrigérateur.
D’ailleurs, j’en profite pour te partager cette vidéo sur les fruits et légumes de saison, pour manger en se faisant plaisir et sans culpabilité !
#4 : Les courges (butternut, potimarron, etc.)
L’idéal pour les conserver :
On les récolte, on les nettoie bien, on les laisse “cicatriser” quelques jours au soleil (ou dans une pièce sèche) et ensuite on les stocke dans un endroit frais, sec et bien ventilé.
(Bon, de manière générale, tu as dû remarquer qu’on évite le combo chaleur + humidité + espace clos, à moins de vouloir cultiver des maladies ! 🦠)
On évite :
De les empiler, ça a besoin de respirer. De les cogner : chaque blessure est un risque de pourriture rapide !
#5 : Les herbes aromatiques
L’idéal pour les conserver :
D’abord on sèche, en les suspendant en petits bouquets, tête en bas, dans un endroit sec et sombre. Ensuite, on stocke dans des bocaux hermétiques.
Autre option, la congélation : hache-les et mets-les dans des bacs à glaçons avec un peu d’eau ou d’huile. Ou tout simplement en vrac dans un pot (verre ou plastique). Si tes herbes ne sont pas trop humides, cela ne te fera pas de gros bloc. Astuce de daron avec un immense congèl : tu peux d’abord les mettre bien séparées sur un plateau et une fois que c’est congelé, tu les regroupe dans un pot ou un sachet.
Bon à savoir, on peut utiliser les mêmes techniques pour conserver les fleurs comestibles !
Sur le court terme, c’est simple comme bonjour et c’est en vidéo que ça se passe !
On évite :
De les conserver dans des sacs plastiques, qui favorisent l’humidité et la pourriture.
BONUS : Comment éviter le botulisme dans les conserves maison ?

On a tendance à l’oublier, une conserve mal faite c’est hyper dangereux car une bactérie toxique peut s’y développer : le botulisme. 💀 Je déconseille très fortement (expérience non vécue sinon je ne serais pas en train de vous écrire un article de blog !)
On se sent concerné car nous faisons nos propres conserves et on s’est donc dit que c’était une bonne idée de profiter de cet article pour faire un peu de prévention. Voici quelques pistes pour éviter le botulisme dans vos conserves maison.
Nettoyer ton matériel
- Lave soigneusement bocaux, joints, couvercles avant usage.
- On fait ensuite tout bouillir 10 min ou on passe au four à 100°C quelques minutes (pas les joints des bocaux sinon ça va mal finir ! 🫠)
- On se lave bien les mains ou alors on manipule nos bocaux avec une pince, elle-même nettoyée.
- Lave soigneusement bocaux, joints, couvercles avant usage.
Respecter les recettes
- On évite l’impro totale : certains mélanges sont risqués si mal faits. Et tout particulièrement avec les ingrédients à risque comme la viande, le poisson, les fruits de mer, les champignons…
- On compare ce qu’on fait à des recettes “officielles” fiables, notamment celles de l’INRAE, USDA ou de marques comme Le Parfait.
Ajouter de l’acidité quand nécessaire
Il faut savoir que le botulisme ne se développe pas en milieu acide (quand le pH est inférieur à 4,5).
Donc pour les préparations un peu à risque (courgettes, poivrons, aubergines…) on ajoute du vinaigre blanc ou du jus de citron.
Les fruits, eux, ne posent pas problème : ils sont naturellement acides.
Ne pas conserver à température ambiante si on est pas sûr·e de soi
Si tu as un doute sur la stérilisation, stocke le bocal au frigo, ou mieux congèle-le ! En effet, il vaut mieux décongeler patiemment une soupe plutôt que de se choper une toxine (… enfin c’est mon avis de personne aimant sa santé et la vie 😆).
Les signes d’un bocal dangereux
Tu peux jeter, sans goûter, si :
- Le couvercle est bombé ou s’ouvre sans résistance.
- Il y a des bulles, une mauvaise odeur, ou un aspect douteux.
- Le contenu a changé de couleur, de texture, ou sent l’œuf pourri.
- Le couvercle est bombé ou s’ouvre sans résistance.
La règle d’or c’est « Quand y’a un doute, y’a pas de doute », on jette !

MARION
Maraîchère et formatrice en hydroponie
